Le 19 janvier 2012 à Montpellier se tiendra la 2ème rencontre entre acteurs des réseaux d’accompagnement et chercheurs. J’y présenterai les 2 communications suivantes sur le mentorat :

La première donne une vue globale du processus et insiste fortement sur le rôle que joue l’organisation qui initie, met en oeuvre et suit le programme de mentorat. Il est important pour ces organisations de ne pas se lancer dans un programme de mentorat sans avoir un cadre et un processus clair. Sans cela les programmes risquent d’échouer et l’effet de mode une fois passé, le mentorat risque de disparaître faute d’avoir pu montrer son efficacité. C’est donc ma mission d’utiliser ma recherche pour informer, former et aider au design de tels programmes.

La deuxième communication se focalise sur une des étapes du processus et plus particulièrement sur une des fonctions de l’organisation tierce : la formation des mentors. Les recherches menées au Québec ont pu montré la forte corrélation entre le nombre d’heures de formation en accompagnement reçue par les mentors et les résultats pour les mentorés. Les organisations initiatrices de programme de mentoring dépendent de la bonne volonté des mentors pour fonctionner. Et donc souvent elles ne souhaitent pas imposer une formation à l’accompagnement aux mentors. Cependant, les bonnes pratiques ont montré qu’un mentor formé est plus efficace car il développe des compétences relationnelles lui permettant de mieux transmettre son expérience.

Voici ci-dessous quelques informations sur les communicatons présentées :

  • “L’analyse du processus de mentorat entrepreneurial. Une approche tripartite” co-écrit avec Lucien Véran (Professeur agrégé, Docteur et HDR, Euromed Management et CERGAM)

Le mentorat entrepreneurial est une forme d’accompagnement des entrepreneurs novices par des entrepreneurs plus expérimentés. Les recherches sont encore peu nombreuses sur le sujet et une vision intégrée et robuste du processus de mentorat manque. L’ambition de cette communication est d’en proposer une qui ne soit pas limitée au seul couple mentor-mentoré. Dans un programme formel de mentorat entrepreneurial la relation est en effet tripartite entre le mentor entrepreneur, le mentoré entrepreneur novice et l’organisation tierce initiatrice du programme. Une analyse complète du processus de mentorat doit donc inclure à la fois l’étude de la relation du binôme de mentorat et celle du rôle joué par l’organisation tierce. Notre article propose donc un modèle de processus de mentorat entrepreneurial en 4 étapes majeures soulignant à chacune d’elle le rôle de l’organisation tierce : attraction, sélection et formation des participants (mentors et mentorés) ; mise en relation du binôme (matching) ; suivi et cadre de la relation ; évaluation et reconnaissance. Cette communication n’est que le début d’une recherche en cours sur l’évaluation des modalités de mise en œuvre des fonctions de l’organisation tierce sur le processus.  Nous travaillons sur une étude empirique multi-angulaire et comparative portant sur plusieurs organisations tierces qui devrait nous permettre de tester la robustesse de la modélisation proposée ici.

  • “La formation des mentors d’entrepreneurs novices : une manière de s’assurer de la qualité de l’intervention de mentorat ?” co-écrit avec Etienne St-Jean (Titulaire de la Chaire de recherche UQTR sur la carrière entrepreneuriale, Université du Québec à Trois-Rivières)

Voici un extrait de notre conclusion : “Notre étude sur le lien entre la formation des mentors et résultats pour le mentorés en termes d’efficacité de la relation et d’apprentissage nous a permis d’identifier l’un des facteurs de succès du processus de mentorat entrepreneurial. Nous savons qu’il n’est pas le seul, mais il nous semble important pour les dispositifs de soutien à l’entrepreneuriat ayant recours au mentorat puisqu’ils peuvent intervenir à cet égard sans entrer dans l’intimité de la relation et en laissant un degré de liberté au mentor et mentoré dans la gestion de celle-ci.  Nos résultats montrent l’importance de la formation des mentors surtout concernant le développement de leurs compétences relationnelles. Celles-ci leur permettent de mieux utiliser ou transmettre leur expérience, et d’éviter les comportements nuisibles. La formation donne un cadre à la fois éthique et relationnel informant les mentors sur leurs rôles, responsabilités, les limites de celles-ci et les règles du jeu. Elle permet également aux mentors de développer des compétences d’écoute, d’empathie, et de pratique maïeutique.”

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