Lift démarre demain à Marseille et je suis un peu bougon. Je me rends compte que le contenu de cette année m’intéresse beaucoup moins que celui qui avait été proposé à Genève. Il faut dire que l’on y avait souvent parlé de business models et que je n’avais pas pu m’y rendre. Le programme phocéen me semble donc moins attrayant et les très nombreux ateliers de cette version sudiste ne compensent pas mon manque d’intérêt relatif.

On me répondra que c’est drôlement collaboratif et sacrément innovant. Moui, nous verrons, mais d’expérience ça ressemble plus à de l’improvisation pas bien contrôlée. A ma décharge j’ai le souvenir cuisant d’un atelier sur la créativité en 2009, où l’intervenante était venue avec une brassée de feutres et quelques feuilles A4 en nous demandant de nous dessiner les uns, les autres. Cela avait été trois longues heures de ma vie… Je préfère de très loin les open stages qui sont très rafraîchissant, parfois loupés (c’est le risque, mais au moins ça ne dure pas une demi-journée) et qui généralement créent tout de même de bonnes surprises. Bon je vous avais dis que j’étais bougon !

La note très positive est que LIFT reste une conférence d’excellent niveau, qui prend le risque d’aborder des sujets très prospectifs avec grande élégance. Avec maintenant trois éditions annuelles : Suisse, France et Corée, cette conférence arrive à s’imposer comme un lieu de rencontres et d’échanges à part. Notons d’ailleurs que j’ai sur ma liste pas mal d’interventions que j’attends avec impatience. Citons en quelques unes :

  • Geoff Mulgan (NESTA, UK) sur l’open innovation et le prototypage ;
  • Paul Wicks (PatientsLikeMe, USA) sur la façon dont les impatients ayant accès à des informations de plus en plus riches deviennent acteurs de la chaîne médicale ;
  • Tobbie Kerridge (Material Beliefs, UK) qui s’y j’ai bien compris devrait nous parler de sujets proches des bio fab labs ;
  • Rémi Sussan (InternetActu, France) sur les technologies émergentes qui vont révolutionner le futur (exercice de style casse-gueule : bonne chance Rémi) ;
  • Philine Warnke (Fraunhofer ISI, Allemagne) sur les nouvelles formes d’innovation (un peu peur que le discours soit trop académique, mais je suis bon client sur le sujet) ;
  • Nicolas Kayser-Bril (Owni, France) sur le data-journalisme (sujet hype mais passionnant) ;
  • Edial Dekker (Gidsy, Allemagne) sur les nouvelles formes de travail et notamment le micro-entrepreneuriat ;
  • Et Alex Soojung-Kim Pang (Stanford, USA) qui parlera de la gestion cognitive du flux d’information auquel nous sommes confrontés (sujet qui plus l’apanage des gourous de la productivité et des régimes minceurs et donc assez stigmatisant à traiter, mais qui peut être une très bonne surprise).

Au-delà de tout cela je crois aussi qu’une bonne conférence se mesure aussi par la qualité des moments intermédiaires : les rencontres de couloirs pendant les pauses, les discussions improvisées à midi autour d’un panier repas au Pharo, les relations twitter qui s’incarnent et les fins de soirées pleines de nouvelles idées.

Et en tout cela LIFT excelle souvent.

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