Je participe depuis quelques mois à un travail collectif avec le réseau Entrepreneurs d’Avenir, sur une réflexion sur l’innovation des business models. On pourrait croire que je suis à l’origine de ce thème qui nous est cher dans l’agence, mais non, ce n’est pas (directement) le cas. Après plusieurs séances de travail, nous commençons à regrouper certaines des travaux que nous avons mené. Voici pour ma part quelques notes sur la monétisation. Un sujet toujours plus complexe que ce qu’il n’y parait :

Définition

La monétisation est l’ensemble des mécanismes par lesquels l’entreprise se rémunère de sa production de valeur ajoutée pour ses clients et renforce sa pérennité. La rémunération est économique, sociale, managériale et environnementale. Elle est générée dans des segments de temps plus ou moins longs. Le plus petit élément de rémunération définit la granularité de la monétisation.

Business Model

Selon la nature de l’entreprise, elle privilégiera naturellement une forme ou une autre de rémunération :

Innovations

Une première forme d’innovation est la capacité pour une entreprise de toute nature, de générer équitablement les quatre formes de rémunération, afin de maximiser sa pérennité. C’est l’exemple de la clinique indienne Aravind, qui parvient à être financièrement autonome en maîtrisant ses coûts de soins à l’extrème, en mobilisant ses équipes et l’environnement social autour de son programme de traitement pour les populations pauvres et en minimisant son impact environnemental par des plans de transports collectifs pour les patients. C’est aussi un travail qui est entrepris par des groupes de dirigeants, comme ceux du CJD et leur outil de “performance globale”.

Un autre exemple repose sur une dissociation réfléchie de la monétisation auprès de plusieurs clients. L’entreprise italienne Arduino c’est rendue célèbre il y a quelques années par son invention du concept de hardware open source. Cette TPE met à disposition de la communauté mondiale l’ensemble de ses schémas électroniques en open source et n’en tire aucune rémunération économique (ou très faible). Elle a construit en échange une renommée mondiale qui lui permet de travailler pour les plus gros industriels européens et de réaliser sa performance économique.

Une autre voie d’innovation trouve sa genèse dans le succès du micro-crédit conceptualisé par Muhammad YUNUS. Avec l’arrivée massive des téléphones mobiles partout dans le monde, plusieurs entreprises et startups commencent à réfléchir à de nouvelles formes d’usages pour mettre en oeuvre le micro-paiement en occident. Si Monéo a de ce point de vue été un échec historique, les fondateurs de Twitter viennent de lancer Square dont nous avons parlé il y a peu. Paypal avait déjà démontré la faisabilité du modèle en tant que “pure player” internet. En regroupant beaucoup de micro-transactions, l’entreprise réduit les coûts bancaires du traitement des opérations cartes bleues et peut se rémunérer à son tour.

De nombreuses autres entreprises se lancent dans cette course : Twitpay, Zong, Get Giving, Hub Culture… Le magazine Wired avait en février longuement exploré ces aventures.

Enfin une autre piste d’innovation par la monétisation est à chercher dans le système des LETS (Local Exchange System Trading) ou SEL (système d’échange local). Des voies alternatives de rémunérations entre fournisseurs et clients sont de plus en plus mises en oeuvre en B2B : une entreprise donne du temps de travail pour de la conception et du design en échange de temps de travail sur une chaîne de production.

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