6 Mois de travail avec un iPhone et un Blackberry

Autant admettre que je cède ici à la facilité technophile en parlant de deux produits qui semblent occuper la moitié de la bande passante d’internet ces jours-ci, et en particulier le nouvel iPhone. Néanmoins le métier de consultant fait que l’on doive se déplacer très fréquemment, gérer un nombre de contacts important, un agenda en constant réajustement et un flux d’email ou d’appels téléphonique considérable. Avoir donc un téléphone mobile fonctionnant parfaitement et permettant de gérer au jour le jour ces flux d’informations sur la route est indispensable. Or depuis ces 6 derniers mois je suis passé de la première version de l’iPhone, à un Blackberry Bold, puis finalement hier à nouveau à un iPhone dernière génération (je suis un très trop bon client d’Orange).

Quels ont été les avantages de chaque outil et mes motivations ?

Le premier iPhone a eu l’immense avantage d’intégrer réellement facilement les fonctions de base dont j’ai besoin sur la route : email, agenda, contacts et… téléphone. En plus de cela il présentait pour la première fois un vrai navigateur internet parfaitement utilisable, en particulier dans les zones où l’on doit entrer un code d’accès pour se connecter à un wifi (conférence, hôtel, aéroport, école de commerce). Etant par ailleurs utilisateur de Google Apps pour partager mail et agenda avec Stéphanie mon associée, l’iPhone s’est révélé dès le départ très habile avec Gmail.

Quelques mois après je me suis trouvé un peu fatigué par la mollesse de l’interface de l’iPhone. Attendre 1 ou 2 secondes pour ouvrir son mail ne semble pas gênant. Mais à la longue en situation professionnelle cela le devient. De même pour prendre un RDV en temps réel avec un client, il s’avère un peu crispant de devoir attendre que l’agenda se charge, se mette à jour et finisse par vous rendre la main. Je me suis donc décidé après un essai enthousiaste chez un ami à partir dans l’univers Blackberry : interface dépouillée mais à l’affichage instantané, possibilité télécharger une application Gmail pour gérer mon courrier et de synchroniser l’agenda lui aussi avec Google. Etant relativement habile avec les objets technologiques, il m’aura quand même fallu près de 3h pour configurer ce mobile dans des systèmes de menus archaïques, et avec l’impression de devoir court-circuiter la logique du fabricant à chaque étape. Mais une fois l’installation réalisée et ayant échappé à la taxe de 9€ par mois que mon opérateur souhaitait m’imposer pour avoir un push mail (Gmail fonctionnant parfaitement tout seul), je me suis retrouvé très satisfait du Blackberry. Ecran très lisible, clavier physique agréable et donc, rapidité d’utilisation.

Après quelques temps pourtant les petits soucis ont commencé eux aussi à s’accumuler : regarder son agenda quand on est en ligne résulte souvent dans la déconnexion d’avec son interlocuteur, la correction orthographique était tellement hasardeuse que j’ai rapidement dû la déconnecter, la fragilité de l’appareil tout en plastique m’a causé quelques ennuis… Par-dessus cela ouvrir un fichier PDF ou tout autre document s’est avéré être une opération longue (très longue) et une fois sur deux vouée à l’échec.

Me revoilà donc aujourd’hui après un passage chez Orange avec à nouveau un iPhone (sans forfait iPhone, puisque les forfaits illimités sont moins chers et mieux adaptés si l’on est prêt à sacrifier la messagerie visuelle). Celui-ci semble pour l’instant offrir le meilleur des deux mondes : une rapidité comparable au Blackberry associée à toutes les fonctionnalités intuitives dont j’ai besoin. Et en particulier une transparence complète avec les outils Google. J’ai pu en effet mettre à jour mon téléphone avec mes mails, contacts et mon agenda en quelques minutes !

La moralité est finalement que la valeur ajoutée que j’attends d’un téléphone mobile et sa disparition, au profit des informations que je manipule sur internet ou sur ma ligne téléphonique. Il me semble tout à fait contre-nature aujourd’hui de devoir mettre à jour un outil de communication. Si celui-ci n’est pas capable de se connecter lui-même simplement à mes informations partagées et délocalisées, il a pour moi perdu la partie. Le fait qu’Apple pousse cette logique très loin avec les quelques milliers d’applications téléchargeable pour ce téléphone, et la troisième mise-à-jour de son système d’opération renforce bien entendu cette valeur ajoutée. Il est d’ailleurs clair que les fabricants de téléphones sont de moins en moins en train de vanter la technologie de leur appareil, mais quand ils le peuvent, son ouverture et le réseau de développeurs qui produisent du contenu pour celui-ci.

J’avais parlé en Janvier dernier du beau challenge que Palm est en train de relever à ce sujet avec le Pré. Mais par manque d’applications il n’est pas certain qu’ils puissent réellement parvenir à prendre des parts de marché significatives. Appareil + Plate-forme + Contenu n’est plus vraiment l’équation gagnante, tant le Contenu devient prédominant. C’est d’ailleurs une situation illustrant beaucoup d’autres marchés ayant un support technologique : la guerre des consoles de jeux se fait sur la qualité et la quantité des jeux édités, les nouveaux supports de films HD vivent ou meurent en fonction des films édités dans leur camp, etc. Il n’est pas surprenant que la téléphonie mobile subisse maintenant les mêmes règles du jeu. Quelle est la dernière fois où vous avez discuté de la qualité de réception d’un nouveau mobile ? Le débat n’est plus depuis longtemps restreint à l’appareil. Il s’est déplacé sur la plate-forme et son système d’exploitation : l’utilisation est-elle intuitive ? Les fonctionnalités satisfaisante ? Et donc maintenant sur le contenu : peut-on télécharger un vrai GPS sur le mobile ? Puis-je lire et modifier mes documents ? …

Nous verrons en fin d’année si Google parvient finalement à sortir un téléphone sous Android qui soit convaincant. Pour le géant américain tous les défis sont encore à relever : à part le challenger coréen HTC, peut de fabricants se sont lancés dans l’aventure, la plate-forme semble convaincante mais encore peu aboutie, et en conséquence très peu de contenu est encore proposé.

Attendons donc encore 6 mois pour voir si Google me donne une nouvelle raison de changer de téléphone !