Interview d’entrepreneur : Clément Cazalot

Ce premier article démarre une série où nous allons donner la parole à nos clients. Un peu pour qu’ils nous agonisent de compliments bien entendu (on me pardonnera la question 7), mais surtout pour peindre le paysage varié de l’entrepreneuriat en France et à l’étranger. Nous avons la chance de travailler avec des profils extrêmement différents les uns des autres, d’intervenir à des moments très stimulants de la vie de leur entreprise, et nous souhaitons le partager un petit peu avec vous. Lancer sa première entreprise c’est souvent de s’affranchir de complexes et d’incertitudes, il se peut que ces interviews apportent la petite étincelle qui manque à certains d’entre vous.

Nous démarrons donc avec Clément Cazalot le CEO de l’une des startup lauréates du Camping à Paris :

1. Peux-tu tout d’abord présenter ta startup comme un Tweet de 140 caractères ?

Facile en anglais, plus difficile en français ! On dit plus de choses en anglais ! Et une startup qui ne se vend pas en anglais est vouée à une atrophie sur le marché francophone…

“We develop a web tool helping businesses keep control of their documents even after they share them, all in real-time and wherever they are.”
“Nous développons un outil web aidant les entreprises à garder un contrôle total, en temps réel, sur tous leurs documents qu’elles partagent.”

2. En pratique quel est le produit qui va être proposé ?

docTrackr a pour ambition de recréer mission impossible dans le monde numérique. Nous développons une plateforme web qui permet de mettre un fil à la patte à tous les documents que l’on partage sur internet, et en temps réel, de les détruire où qu’ils soient stockés et même s’ils ont été copiés des dizaines de fois. On permet de savoir exactement comment ces documents ont été utilisés, d’en limiter l’accès et d’en mettre à jour le contenu à distance. Tout ça sans rien installer sur l’ordinateur de receveur et en gérant cela par internet.

3. Qui es-tu et qui est ton associé ?

Je m’appelle @clemcaza, et ce qui me passionne par dessus tout est de créer ce que les gens pensent “impossible”. Je suis un master en école de commerce à Marseille et à la fac des sciences en parallèle. J’ai créé ma première page web à 13 ans pendant la première bulle internet, et près de 10 ans plus tard je suis toujours émerveillé par toutes les belles startups qui se créent chaque jour. Je suis en charge du business développement.

Alex, mon associé, est plus en charge de la partie technique de la startup. Il a une belle expérience dans le domaine sécurité après avoir travaillé dans le centre de R&D de l’INRIA à Lille et chez Gemalto dans le département Innovation. Nous nous y sommes rencontrés et nous nous sommes lancés dans l’aventure tout de suite après.

4. Quels sont les tournants décisifs qui t’ont amené à codiriger une startup ?

Je me suis retrouvé responsable d’un projet web innovant chez un industriel français, et j’ai très vite été persuadé que le projet ne pourrait se développer assez vite en interne pour être intéressant. Créer une startup c’est comme élever un enfant, il faut être au moins deux pour que l’enfant soit éduqué correctement. C’est comme ça que je me suis retrouvé à travailler avec Alex pour concevoir et porter ce bébé un peu particulier.

5. Si je te dis “business”, “technologie”, “humain” : dans ces trois catégories quelles sont les difficultés principales que tu as rencontrées avant la création de ta startup ?

Business : Trouver la “bonne” cible (celle dont le potentiel d’adoption est le plus important), et le bon prix pour celle-ci. Et adapter cela par rapport aux concurrents.

Technologie : *Cas particulier* gérer la sortie du projet de l’industriel dont il provient.

Humain : Trouver LE partenaire qui va rendre l’équipe complémentaire et prête à assumer l’aventure startup.

6. Dans l’écosystème français de l’innovation, quels sont les dispositifs que tu as trouvés les plus efficaces ?

Ce que je trouve particulièrement efficace dans l’écosystème français de l’innovation ce sont les associations promouvant l’innovation et vulgarisant l’acte d’entrepreneuriat, tout en constituant un point de rassemblement physique pour les startups. C’est le cas à Paris de La Cantine dirigé par Silicon Sentier, ou de La Bo[a]te à Marseille.

Ces lieux favorisent le processus de création et l’enrichissent par les rencontres qu’ils génèrent.

7. Merkapt, ça sert à quoi ?

Merkapt ça sert à sortir la tête de l’eau, à prendre du recul sur la situation, à conceptualiser l’ensemble de l’environnement de son projet, et à s’adapter au changement sereinement.

8. Aujourd’hui quel est ton objectif principal et pourquoi ?

Mon objectif est d’aller le plus vite possible. L’importance de la vitesse d’exécution dans le processus de création de startup. La vitesse semble être la clef de la réussite : lancer le plus vite possible, rencontrer des utilisateurs le plus vite possible, commencer à parler aux partenaires le plus vite possible. Cela permet de choisir la bonne voie le plus rapidement.

9. Qu’est-ce que tu penses avoir dû le plus sous-estimer jusqu’à présent ?

Jusqu’à présent j’avais minimisé l’importance de rencontrer directement les gens et tester mes hypothèses sur de potentiels utilisateurs. La seule conséquence de cette voie est de créer un produit qui n’est utile qu’à soi et ses associés.

10. En quoi cette expérience t’a changé personnellement ?

Le travail que j’ai eu la chance d’effectuer avec l’agence Merkapt m’a permis de structurer en amont tout le processus de gestion du changement. Comment se repositionner et transformer un échec en outil pour la réussite suivante.

11. Si tu avais une baguette magique, à quoi te servirait-elle là tout de suite ?

A rallonger la durée des journées et à diminuer le prix des pâtes.

12. Quelles sont tes coordonnées et qui voudrais-tu qui les utilise dès demain ?

Clem@docTrackr.com  –> Toute personne qui a des questions sur l’acte d’entreprendre et qui pense que je pourrai modestement l’aider !