Quelle que soit le type d’entreprise, il n’y a que très peu de vision stratégique possible pour conduire à l’excellence. Une théorie empirique développée par Treacy et Wiersema dans un livre appelé “L’Exigence du Choix” n’en retient d’ailleurs que trois :

  • La supériorité produit
  • L’intimité client
  • L’excellence opérationnelle

Si vous voulez en savoir un peu plus sur le sujet, permettez-moi de vous rappeler un article de 2009 qui détaillait un peu plus cela. En voici un résumé extrême :

La “supériorité produit” est souvent la plus évidente à percevoir (je n’ai pas dit la plus facile à mettre en oeuvre). Il s’agit, tel le Steve Jobs moyen, de créer un produit visionnaire, que le marché ne comprend pas encore, mais dont il finira rapidement par comprendre l’intérêt supérieur. Insérez ici toute la littérature entrepreneuriale plus ou moins digeste sur l’iPod, l’iPhone, ou l’iPad, dont tout bon professeur en école de management s’est maintenant emparé, et vous avez quelque chose comme cela :

Ce dont je voulais vous parler aujourd’hui est plus léger mais concerne néanmoins ce sujet. Car la mise en oeuvre d’une telle vision stratégique n’est pas l’apanage des grands groupes industriels. Je trouve d’ailleurs un certain plaisir à en voir la manifestation dans des activités bien loin des sujets habituels de la stratégie d’entreprise, comme dans la restauration.

Hier soir je découvrais donc la bande-annonce d’un film sur ce qui est considéré comme le meilleur restaurant de sushi du monde. Bien loin des fastes habituels des grandes tables, celui-ci se trouve dans un immeuble de bureau anonyme à Tokyo, à côté d’un parking en sous-sol. Il est dirigé par Jiro Ono, 85 ans, qui considère encore son fils d’une soixantaine d’année incapable de prendre la relève, qui ne propose qu’un seul menu et qui va vous demander (pas forcément poliment) de le terminer en moins d’une heure :

L’exigence extrême de ce chef et son côté autocratique ne sont pas sans rappeler certaines choses :

Quand à moi, toute proportion gardée, le fait que ce restaurant minuscule soit parvenu à un tel niveau d’excellence me rassure quand à la voie que nous avons choisie dans l’agence. Et je pense que dorénavant, quand on va me demander ce qui fait la qualité d’un bon entrepreneur, je vais me contenter de demander si la personne rêve de sushi…

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