Il y a quelques temps en travaillant sur la question de “quelle est votre véritable valeur ajoutée sur le marché ?”, nous avions considéré avec certains clients plusieurs sites internet vendant un produit unique. Non pas qu’ils soient les meilleurs représentatifs d’une forte valeur ajoutée, mais ils sont un support de réflexion rapides, accessibles et faciles à cerner en terme de business model.

Nous avions d’ailleurs dans le blog jeté un œil à Bento&co, spécialiste de l’importation des boîtes japonaises à bento. Aujourd’hui je vous propose de regarder du côté d’Archiduchesse. Un site ayant un seul produit : une chaussette française en coton et en couleur unie. Plus mono-produit que cela, j’avoue que je ne connais pas : pas de variation de matière, pas de texture ou de motif. Basée à Saint-Étienne la petite entreprise a une échoppe de quartier modeste et élégante.

De la même façon que Bento&co la valeur ajoutée recherchée est clairement sur la possibilité offerte au client de retrouver un produit simple, fabriqué traditionnellement en France, bien teinté, et probablement fort durable. En regard d’un achat à la va-vite d’un pack de 15 paires en sortie de caisse, on vous propose sur un site chaleureux et fort peu prétentieux, de choisir exactement la nuance de couleur que vous voulez. Et l’on imagine Patrice, le patron, vous emballer amoureusement les paires dans du papier craft.

En revanche et contrairement aux boîtes japonaises, le problème de positionnement n’est pas si évidemment. Apporter une dimension significativement plus riche à la chaussette en tant que produit et en la ramenant à ses qualités essentielles est une gageure. Patrice d’ailleurs dans son blog ne s’en cache pas et cherche encore la formule magique. La discussion avec ses clients est d’ailleurs édifiante, et on comprend vite que ceux-ci ne peuvent pas lui fournir de réponse claire. Faut-il rajouter de nouvelles options dans les chaussettes (tailles, coupes, matières, motifs) ? De nouveaux accessoires (relancer la pince-à-chaussette) ? Des signatures de designers (Starck) ?

Mon côté un peu provocateur prenant rapidement le dessus, je dirais qu’Archiduchesse partage aujourd’hui la logique d’une boutique en ligne de commerce équitable. Sauf qu’il ne s’agit pas de producteurs de café brésilien dont il s’agit, mais de PME de zones rurales françaises. Pourquoi ne pas aller au bout de cette logique ? Dans la mesure où Patrice défend le “made in France” et qu’il a au lancement de son site expliqué en détail le processus de fabrication, les premiers échantillons, la livraison du stock à la première commande etc. Pourquoi ne pas sélectionner une demi-douzaine de fabriquants et indiquer sur les emballages de chaussettes la provenance exacte (fabriqué par la Sodipar à Missieux, Dordogne à partir de coton provenant de …) ? Pourquoi ne pas avoir une page sur le site présentant chaque fabriquant, avec une photo de famille devant l’usine ?

Mon propos n’est pas de faire une étude de cas ou un diagnostic sérieux. Je ne connais pas directement Patrice et au-travers de son blog on s’aperçoit vite que c’est un entrepreneur habile et créatif. Mais dans l’absolu son aventure est un très bon support de réflexion à cette élusive notion de valeur ajoutée : qu’échange-t’on réellement au travers des produits vendus ?

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