Powerpoint est un outil qui a été créé en 1987 et qui en est à sa dix ou douzième version. Je ne cache pas ma profonde aversion pour ce logiciel. Non pas pour des raisons culturelles, quoique Powerpoint relu par Roland Barthes aurait été passionnant, mais surtout (et simplement) parce que c’est un mauvais outil. Un outil destiné à construire des messages visuels clairs et efficaces et qui s’évertue en réalité à nous engluer dans des options toutes plus inutiles les unes que les autres. Voire même à compliquer à outrance les messages de départ, en proposant par exemple à des utilisateurs novices des solutions “professionnelles” pour représenter leurs idées. Solutions qui sont en réalité douteuses ou inutilisables :

Il n’empêche qu’à force de les avoir sous le nez dans les menus, ces représentations deviennent un point d’apprentissage obligé des utilisateurs néophytes. Si c’est là, c’est qu’il y a une raison. S’il y a une raison, elle doit être bonne. Grave erreur, qui ne sera probablement jamais rattrapée. Powerpoint étant tellement “user friendly” (sic) qu’il ne parait utile à personne de former à cet outil. Et je pense aussi que la simplicité apparente de Powerpoint, rend quelque peu honteux à qui que ce soit d’avouer, que non, sincèrement on ne sait pas bien l’utiliser.

Ayant comme tout le monde produit pendant de longues années des horreurs avec ce logiciel, j’espère avoir depuis fini par comprendre quelques points particuliers et je m’empresse de les partager quand je le peux. La prochaine occasion est ce soir avec les étudiants du MBA d’Euromed Management et voici le support de présentation (une sorte de mise en abyme en quelque sorte)

Et pour ceux qui poseront la question, oui Keynote est ridiculement meilleur que Powerpoint. Pas tellement parce qu’il est plus joli, ou plus “design”. Mais surtout parce qu’il est dépouillé des options encombrantes, il interfère peu dans la fabrication de vos présentations et permet d’aboutir plus vite à des rendus de qualité. Mais si vous utilisez depuis 10 ans le logiciel de Microsoft, inutile de changer, penser simplement à ne pas utiliser de “templates”, de “smart arts”, de transitions ou d’animations… et vous aurez déjà éliminé une grosse partie des problèmes.

La deuxième source d’erreurs grossières est de considérer que Powerpoint sert à produire des écrits. C’est-à-dire des documents utilisables seuls, par un lecteur lambda. Ce n’est pas le cas, et au mieux quelqu’un qui aura assisté à la conférence et pris des notes, pourra les recouper avec le support Powerpoint. Et croire que des slides puissent être utilisées comme des mémos et dramatique, en entreprise ou ailleurs :

“Almost all Air Force documents today, for example, are presented as PowerPoint briefings. They are almost never printed and rarely stored. When they are saved, they are often unaccompanied by any text. As a result, in many cases, the briefings are incomprehensible.” — Fred Kaplan , Slate

Et pour finir de tirer sur l’ambulance, rappelons que parmi les causes de l’accident de Columbia, Powerpoint est spécifiquement cité par la NASA

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