Voici le premier article d’une série sur le coaching en entreprise (executive coaching) ou accompagnement de managers et dirigeants. Ce programme a pour but de non seulement démystifier le “coaching”, mais aussi de partager des outils et réflexions, au travers d’expériences de cas réels (anonymes) et de situations concrètes. Bien sûr ce que je compte partager ne peut pas remplacer le travail fait avec un coach, mais cela peut apporter certaines pistes de réflexion ponctuelles.

Dans ce premier article, je souhaite poser quelques bases indispensables sur ce qu’est le coaching. Ce qui suit est ma vision en tant que coach qualifié et expérimenté, et reflète aussi mon style et ma propre perspective sur le sujet.

Tout d’abord et ce qui me semble un des points les plus importants : qu’apporte le coaching ? Dans ma vision l’apport crucial est l’autonomie. En effet, après l’application d’outils pratiques, la réflexion, les mises en perspective et les prises de recul, le client doit devenir autonome dans l’utilisation de tous ces nouveaux outils. Le coaching ne devrait pas être une relation de dépendance. C’est pourquoi, le coaching  a une durée limitée et des objectifs bien précis à atteindre.

D’ailleurs, la plupart des solutions mises en œuvre à la suite de sessions de coaching sont trouvées par le client. Vous allez me dire, à quoi sert le coach si le client trouve ses propres solutions ? Et bien il sert de catalyste : c’est à dire qu’il accélère le processus de réflexion et peut apporter quelques ingrédients qui la facilite.

Deux autres points qui me semblent importants à aborder dans ce premier article sont la relation avec le coach et le coach lui-même. Nous aborderons aussi dans les prochains articles les différentes situations de transition du dirigeant ou manager, dans lesquels le coach peut intervenir, ainsi que certains outils de réflexion pour faciliter le passage (d’où la représentation de Janus – dieu romain des portes).

La relation avec le coach ? C’est une relation privilégiée, de confiance mutuelle, d’engagement, et d’authenticité.

1) Une relation privilégiée puisque le client doit choisir son coach, aussi bien que le coach choisit son client. Les critères peuvent être très rationnels tels que l’éducation, l’expérience et la crédibilité du coach, ou plus subjectifs : avez-vous le sentiment que votre coach va vous comprendre ? vous sentez-vous à l’aise avec votre coach ? Le coach doit savoir s’il est le type de coach pour vous et s’il se sent capable de vous accompagner dans cette démarche. Il m’est arrivé d’envoyer un client vers un autre coach, ou autre professionnel afin que le service dans lequel s’engageait le client soit le plus adapté et efficace.

2) La confiance mutuelle est importante. Le client doit avoir confiance dans les capacités de son coach à l’aider à atteindre ses objectifs – la résistance, méfiance et cynisme (bien qu’utiles dans certaines situations) ne font que ralentir le processus. Le coach doit avoir confiance dans les capacités de son client à atteindre ses objectifs : un coach qui ne croit pas en son client aura du mal à le motiver dans les moments les plus difficiles.

3) L’engagement comme la confiance est un élément pour les deux parties. Le client se doit en démarrant un processus de coaching de s’engager pleinement dans l’exercice s’il veut pouvoir en retirer tous les bénéfices. Il en est de même pour le coach.

4) Et finalement l’authenticité me paraît un point qui coule de source, mais que je souhaite tout de même mentionner. Le coach n’est pas forcément “gentil”, il doit savoir vous faire passer des messages parfois négatifs ou difficiles à entendre. Le client de même ne recevra aucun bénéfice à jouer un jeu avec son coach. L’authenticité est clé pour des prises de conscience constructives.

Et enfin le dernier point qui peut faire partie des questions que l’on se pose lorsque l’on recherche un coach : qui est coach ? Il est vrai que le terme ne garantit pas les résultats et la qualité que l’on pourrait imaginer. Il existe bien sûr des organismes qui certifient les coachs, et la profession devient plus contrôlée. Mon opinion est que dans le choix d’un coach, il doit y avoir un mix de rationnel et de subjectif : le coach a-t-il une formation de coaching ? Mais surtout a-t-il de l’expérience ? A-t-il de l’expérience avec des clients comme vous : entrepreneurs, dirigeants d’entreprises, de PME ou grands groupes ? Parle-t-il le même langage ? Comprend-t-il vos problématiques ? Sa personnalité est-elle compatible avec la vôtre ? Sentez-vous que vous allez pouvoir parler ouvertement à cette personne pendant plusieurs heures ? Lors de votre première discussion vous devriez déjà avoir une bonne idée  sur ces points.

Les critères de sélection varient en fonction de vos attentes, vos besoins et votre personnalité. C’est pourquoi je me refuse à une catégorisation des bons et mauvais coachs, cependant je préconise un réel questionnement sur ses critères de choix et ses attentes ainsi qu’une session initiale sans engagement. Certains coachs offrent cette session gratuitement, j’avoue que j’ai testé et pense que la gratuité tend à fausser la relation, et donc je ne la pratique plus.

Une partie de mon propre questionnement pour le choix d’un coach (et oui même les coachs se font coacher), en dehors de ce que j’ai pu mentionner plus haut, est : le coach me vend-t-il une méthode / une solution, ou essaye-t-il de me comprendre ? Dans le premier cas, j’avoue que j’écouterai par curiosité mais ne choisirai pas ce coach. J’ai connu plusieurs coachs bardés de diplômes (méthodes, techniques etc.) mais incapables de travailler en entreprise, et j’ai connu des coachs sans diplôme avec une grande expérience en entreprise  pratiquant plutôt du consulting. Dans les deux cas, il semblait que c’était la méthode qui primait et non pas la problématique du client.

Pour moi un coach doit être certes outillé, et surtout doit savoir s’adapter à son client et sa situation.

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