Je viens de lire avec surprise un article sur le toujours très bon blog de Jason Cohen. Cet article décrit un outil très efficace que j’utilise avec tous mes clients porteurs de projet, créateurs de startups, ou même responsable de business unit dans un grand groupe. Honnêtement j’avais un peu de gène à le partager avec vous. Il s’agit de calculer la date de la mort de votre projet.

Attention, ce n’est pas un indicateur particulièrement complexe à calculer. Je demande d’ailleurs en général aux financiers présents dans la salle de bien vouloir sortir cinq minutes pour pouvoir montrer cela.

Ils sont sortis ? Bon voici ce dont il s’agit :

Avec cela, la réalité du risque entrepreneurial est clairement visible pour tous. Pas moyen d’y échapper. Et donc, le fait que Jason ait exactement le même compteur, m’a rendu moins timide pour vous en parler ! Cet outil est objectivement là pour générer un sentiment d’urgence. On apprécie ou non, mais je ne pense pas que l’on puisse démarrer une activité entrepreneuriale sans savoir transformer son stress en une force positive. D’autre part cet outil devient un indicateur encourageant quand cette date de décès se met à reculer progressivement avec l’arrivée des clients. On peut alors revenir petit à petit à un indicateur plus classique, comme la date d’atteinte du point d’équilibre.

J’ai commencé à utiliser ce stratagème pour booster le travail d’entrepreneurs web, avec deux prémices : la majorité d’entre eux sont des gamers et se prennent vite au jeu, et leur cycle de développement est rapide. Mon petit indicateur les stimule idéalement. Puis petit à petit, je me suis rendu compte que cette approche au raz des pâquerettes avait un intérêt pour tous mes clients. En raisonnant par l’absurde, je me vois mal travailler avec un entrepreneur refusant d’affronter cette réalité simple de nos activités.

Pour être transparent avec vous, nous avons dans l’agence un horizon que nous calculons un peu différemment : nous additionnons notre cash disponible, nos revenus récurrents, nos revenus programmés (facturations prévues avec leur date de règlement pessimiste) et nous soustrayons nos dépenses programmées. Le calcul est essentiellement identique, mais comme nous avons une assez bonne visibilité pour une activité de conseil et de formation, nous changeons un peu la forme du calcul. Notre horizon est d’ailleurs entre 6 et 8 mois. Cela peut paraître peu. Ce qui est important c’est qu’il n’est pratiquement jamais descendu en-dessous des 6 mois depuis 2007 ! Donc, à moins que votre business model ne repose sur des appels d’offre ou marchés publics, avec des cycles de 2 à 3 ans, je vous engage à mettre en place cette horloge.

Et peut-être à la partager avec vos équipes ?

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