Le Camping, accélérateur de start-ups créé en 2011, fait partie des opérations de mentorat entrepreneurial avec qui je collabore en terme de recherche. Après juste un an d’existence ils ont réussi à réunir 60 mentors (dont Philippe fait partie) autour de leurs 12 start-ups, avec un ratio exceptionnel de 5 mentors pour 1 projet mentoré (un projet = une équipe de startupers), alors que la plupart des autres programmes de mentorat luttent pour attirer suffisamment de mentors pour fonctionner et arrivent à un ratio qui se rapproche plutôt de 1 mentor pour 3 mentorés.

Dans cet article nous explorerons donc les conséquences d’un tel ratio sur le type de mentorat reçu par les mentorés, appelés dans ce cas les “campeurs”, ainsi que les raisons qui expliquent un tel pouvoir d’attraction de mentors français et internationaux.

Ce ratio de 5 pour 1 a créé l’opportunité d’un mentoring très atypique : la famille de mentors. Chaque projet start-up est accompagné par une famille de mentors qui est composée de CEOs, d’experts et de speakers : des personnes qui ont réussi dans le web. Chaque famille est créée par affinités entre le mentor et les campers et est guidée par un “lead mentor”. Étant très orientés web, ils utilisent des outils à distance pour faire du suivi très régulier, généralement hebdomadaire. Il faut dire que la particularité du Camping c’est aussi l’aspect “accélération” avec un accompagnement sur 6 mois, dans un secteur qui bouge très vite. La deuxième particularité est l’effet collectif. Les valeurs du Camping sont très orientées autour de la dynamique du groupe. En effet, pour créer les conditions de l’accélération, Le Camping s’appuie sur la communauté enrichie, “1+1= plus que 2” comme le soulignait Alice Zagury, Manager du Camping. Le partage est essentiel, d’ailleurs leur configuration open space de locaux encourage bien les échanges.

Ce mentoring est pour l’instant atypique puisque dans la pratique nous observons surtout deux cas de mentoring : le one-to-one et le mentoring de groupe. Le premier est le mentoring aussi dit “traditionnel” dans lequel nous avons un mentor et un mentoré qui se  rencontrent en face-à-face une fois par mois.  Le deuxième est une forme plus récente du mentoring mais déjà se répand rapidement. Il faut dire que le mentoring de groupe dans lequel un mentor a des réunions avec un groupe de mentorés qui ont des problématiques communes ou autour d’un thème précis. L’accès au mentoring est rendu possible alors que le ratio mentor/mentoré est faible (à l’opposé du Camping avec un ratio de 1/5 ou même de 1/12).

Je reviendrai dans un prochain article sur les différents types de mentoring et leurs effets, en fonction du ratio mentor/mentoré.

Comment ont-ils réussi à réunir autant de mentors alors qu’ils viennent à peine de lancer leur concept en France ? Et bien trois mots : concept + valeurs + équipe. Tout d’abord, le concept est novateur et encourage les start-ups jeunes, à fort potentiel, orientées hight tech et avec des ambitions internationales. Pour les mentors ce sont de bons projet avec lesquels il est stimulant d’être associé. Les mentors sont également attirés par les valeurs que porte Le Camping : l’entrepreneuriat, l’échange, la communauté, le dynamisme. Et “last but not least” : l’équipe. Elle est jeune, dynamique, engagée et ambitieuse. Cette équipe a mis beaucoup d’énergie à développer des réseaux et des événements. Energie bien dépensée puisque les résultats sont là : 60 mentors engagés autour de ses 12 start-ups. Et ce réseau de mentors continue de s’étendre, par le bouche à oreille mais aussi parce que Le Camping développe sa notoriété et une bonne réputation.

Il ne sera pas évident de reproduire cette réussite dépendante d’un contexte précis, mais il y a une belle leçon à retenir sur les 3 points clés pour attirer des mentors de qualité !

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