Comment attirer des mentors de qualité ?

C’est le problème central d’une ingénierie de programme de mentoring. Et pour attirer des mentors efficaces deux questions reviennent toujours :

  1. Quelles sont les qualités que doit avoir un mentor ?
  2. Comment faire pour attirer ces « bons »mentors dans un programme de mentoring (surtout si c’est un programme inter-firme) ?

Il est important de considérer la qualité des mentors pour créer et garder un niveau de crédibilité du programme. Cela fait partie du cadre légitime que doit créer l’institution. De plus, la réussite d’un programme de mentoring dépend en grande partie de la relation du mentor avec son mentee et donc des qualités entre autres relationnelles du mentor.

Les qualités du mentor :

Sa personnalité est mesurée par un test psychologique spécifique : le Big 5. De façon surprenante le trait de personnalité qui semble être le plus important est l’amabilité du mentor. L’amabilité transparaît dans le désir de coopération et d’harmonie sociale. On parle aussi d’une disposition pro-sociale, c’est à dire un comportement intentionnel, réalisé volontairement et qui a des conséquences positives pour autrui.

Son comportement est exprimé au travers de ses qualités relationnelles comme l’écoute, le franc-parler (ou discours authentique), l’ouverture d’esprit, etc.

Son vécu qui démontre sa crédibilité et légitimité. Le mentor doit posséder une certaine expérience soit dans le domaine du mentee, soit au sein de son organisation pour du mentoring interne, soit dans son parcours entrepreneurial s’il s’agit de mentoring inter-firme. A cela s’ajoute un besoin de connaissances plus générales, comme la finance, le marketing, la stratégie d’entreprise. Et parfois encore des compétences sectorielles elles très spécifiques : biotech, micro-électronique, etc.

Sa disponibilité pour l’accompagnement du mentee.  La relation doit être en particulier très régulière. La fréquence la plus pratiquée est d’une fois par mois, sur une période de un à deux ans. Le mentor doit donc se montrer disponible malgré ses propres contraintes pour les rendez-vous avec son mentee. Au-delà de la gestion de l’agenda, c’est aussi pouvoir mobiliser une certaine disponibilité intellectuelle, pour aider le mentee en dehors des rendez-vous (pour une mise en relation, la transmission d’une info cruciale ou intéressante, etc).

Ces grandes règles sont généralement bien retransmises quand on interroge les professionnels expérimentés sur ce sujet (« In your opinion what are the main qualities of a good mentor?« ).

Comment attirer des mentors :

Créer un cadre légitime dans lequel le mentor se sente confortable. En effet, les valeurs du programme de mentoring ou celles portées par l’institution organisatrice sont importantes. Le mentor doit se reconnaître dans celles-ci et les partager. Les mentors aident des mentees pour plusieurs raisons et l’institution doit pouvoir leur offrir l’opportunité de satisfaire leurs motivations, qu’elles soient purement altruistes (bénéfice pour l’autre seulement) ou quelque peu intéressées (besoin de reconnaissance et recherche de satisfaction ou fierté de contribuer).

Montrer le potentiel des projets ou des mentees, car celui-ci est un des facteurs les plus attractifs pour les mentors. Pour s’investir, les mentors doivent comprendre que le projet a le potentiel de se développer et que leur aide sera une contribution accélérante au succès du mentee.

Trouver la bonne incitation. Le gouvernement a ainsi essayé d’attirer des professionnels vers le mentoring, en créant un crédit d’impôt pour stimuler les accompagnants de projets entrepreneuriaux en sortie de chômage. Mais plusieurs institutions (telles que Pays d’Aix Initiatives) ont refusé cette approche, pour ne pas attirer de mentors intéressés par un effet d’opportunité. Cette dernière position est logique. La rémunération financière n’est pas pour le mentoring une motivation structurante, alors que par exemple, la simple reconnaissance peut l’être.

En conclusion…

Il n’est pas évident de dresser le portrait robot d’un mentor idéal. Certes les qualités mentionnées sont importantes, mais la mesure de la réussite d’une relation de mentoring dépend du binôme et donc de l’alchimie relationnelle qui peut se produire entre deux personnes. C’est un point clef que j’aborderais dans le prochain article : la qualité de la mise en relation du mentor et du mentee !

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