En 2006, Muhammad Yunus obtient le prix Nobel de la paix pour avoir créé au Bangladesh en 1983 la banque Grameen. Entièrement dédiée au micro-crédit cette banque devient mondialement célèbre et donne ces lettres de noblesse à cette stratégie financière contre-intuitive : prêter quelques dizaines ou centaines d’euros à des micro-entrepreneurs pauvres et insolvables (réparateurs de vélos, épiciers de villages, éleveurs de volailles), pour déclencher des cercles vertueux économiques incroyables. Certes, le Bangladesh ne sort pas de la pauvreté du jour au lendemain, mais ces micro-efforts permettent déjà de soutenir efficacement et durablement un tissu économique exsangue, de le développer modestement, et surtout d’apporter des solutions concrètes en rendant autonomes des populations jusque là dépendantes.

Jacques Attali avec PlanetFinance suivra ce mouvement plus tard à l’échelle internationale.

Actuellement il se trouve que le micro-crédit est utilisé dans la nation la plus riche du monde, aux États-Unis, pour sauver de la faillite personnelle des centaines de milliers d’américains, n’ayant plus les moyens de financer un téléphone mobile ou des transports en communs, pour retrouver un emploi… L’histoire est cruelle. En France et depuis vingt ans c’est l’ADIE qui prête jusqu’à 10.000 € à des personnes exclues du système bancaire pour lancer des activités uni-personnelles. Le taux de réussite est là aussi incroyable : 80% des personnes soutenues sortent des systèmes d’aide sociale au bout de seulement trois ans !

Mais pour revenir à la banque Grameen, son business model est devenu parfaitement efficace : l’ensemble de tous ses micro-clients est une source de profits satisfaisante, et leur engagement à rembourser les prêts est largement supérieur à tout ce qui a été enregistré jusqu’à présent dans l’industrie du prêt, qui elle cherche avant tout à cibler des clients sans risques.

Ce développement de micro-entrepreneurs est par ailleurs de plus en plus accéléré par des opérateurs de téléphonie mobile ou des constructeurs comme Nokia, qui mettent à disposition de ces populations des offres simples, à des prix adaptés, pour certes pénétrer ces marchés, mais aussi offrir de réels supports à leur développement. Dans la même démarche il est impossible de ne pas citer l’association OLPC (One Laptop Per Child) qui se bat depuis des années pour fournir des ordinateurs portables robustes et à moins de 100 $ aux écoles des pays pauvres.

En ce qui concerne Merkapt, vous l’avez compris nous ne sommes pas devenu une filiale d’un grand groupe bancaire. Mais nous souhaitons très modestement participer à ces micro-actions et cette année, nous allouerons chaque mois un micro-budget au site de collecte Babyloan pour de telles opérations.

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