Le dilemme de l’innovateur est un livre assez central dans le travail d’accompagnement que je fais à l’agence, que ce soit pour les grands groupes industriels, ou les jeunes startups. Christensen dans ce livre décortique la façon dont des entreprises parfaitement bien gérées, leaders de leur marché et très innovantes, finissent par échouer tout de même face à une disruption majeure.

L’enchainement fatidique est à peu près toujours le même et il est relativement simple à comprendre :

  1. Une technologie disruptive est inventée dans une grande entreprise.
  2. Le service marketing examine le marché qui ne comprends pas ce dont il s’agit et la nouvelle technologie est invalidée.
  3. L’entreprise recentre ses investissements dans le produit vache à lait actuel, le rend moins cher à produire et améliore ses performances.
  4. De jeunes entreprises sont créées et reprennent la nouvelle technologie, soit avec d’anciens employés de la grande entreprise, soit en la réinventant par leurs propres moyens, soit même directement sous forme de licence.
  5. Les nouveaux acteurs prennent pieds dans le marché par un processus d’essais – erreurs, commencent à évangéliser et à orienter favorablement les clients.
  6. Un point de rupture est atteint et le marché bascule rapidement de l’ancienne technologie vers la nouvelle. La grande entreprise est prise au dépourvue avec des investissements dans un outil de production rendu obsolète bien avant la réalisation des prédictions financières.
The kiss of death is when you allow marketing to dumb down innovations. / Mike Lazardis, CEO Research in Motion

À ce moment la grande entreprise dans l’impasse va tenter de tenir le plus longtemps possible en bradant l’ancienne vache à lait, tout en sachant qu’elle creuse sa tombe.

Le dilemme de l’innovateur est simple : comment peut-on prendre le risque d’abandonner un status quo profitable pour créer des conditions de risque et se redonner un avenir ? Et oui, il y a des solutions.

Un ouvrage à lire si vous voulez comprendre l’inaction des opérateurs mobiles, l’enkystement des maisons de disques dans le marché et la mort lente et désolante de la presse écrite.

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